Chroniques de bancs de neige

Tu le sais que tu restes dans un petit village quand ce qui déblaie ta rue c’est un pick-up avec une pelle en avant… mais ce que je ne comprends pas c’est que c’est fichtrement mieux fait que dans les grandes villes… la couleur du col des travailleurs doit y être pour quelque chose…

Bien au chaud chez moi, je regardais John Deere lui-même déblayer mon entrée me déchargeant de toutes tâches de pelletage… que je me disais.

La petite voix intérieure « Tu sais tu as des amis qui doivent pelleter leur entrée »
Francis « C’est ben plate pour eux »
La petite voix intérieure « Tu ne penses pas vraiment ce que tu viens de dire »
Francis « Ouin mais y fait frette chu ben avec ma couverture de laine sur mon divan »
La petite voix intérieure « Allez un peu de courage »
Francis « Ahhhh tu m’écœures »

Alors j’ai pris mon courage à 2 mains, et je suis allé prêter pelle forte à un ami dans le besoin. En me voyant sortir de mon auto avec ma pelle, on aurait juré qu’il venait d’avoir une vision divine, j’étais son sauveur, je crois même qu’il a pleuré de joie, mais son foulard le cachait. Un bon 2 heures de pelletage intensif. Aussitôt terminé saute dans la voiture direction chez Pat qui doit être en train de sacrer après sa pelle ou de se battre avec le connaissant. Quelques coups de pelle de plus, pourquoi pas.

Je me stationne quelques maisons plus loin j’arrive tranquillement vers son entrée. J’étais tout blanc, couvert complètement de neige. Il me voit et là il se met à crier comme une fille hystérique et il court dans toutes les directions dans sa cour les bras dans les airs. Tout à coup il dit « AHHHHHHH C’EST LE YÉTI » et il se pitche tête première dans le banc de neige.

Pfffff très mature…